Quelques mois avant le concile de Troyes, Bernard rédige, à la demande d’Hugues de Payns, un traité qui cautionne le rapprochement entre vie monastique et activité militaire. Le De laude novae militiae, ou Éloge de la nouvelle chevalerie, oppose le mode de vie spirituel des Templiers à celui des chevaliers profanes, très attachés à leur parure.
Pour Bernard, la guerre d’Orient est sainte parce qu’elle n’est pas agressive, mais destinée à défendre le tombeau du Christ et la terre où il a vécu. Bernard de Clairvaux écrit ainsi :
« Le chevalier du Christ donne la mort en pleine sécurité et la reçoit dans une sécurité plus grande encore. Ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée ; il est le ministre de Dieu, et il l’a reçue pour exécuter ses vengeances, en punissant ceux qui font de mauvaises actions et en récompensant ceux qui en font de bonnes. Lors donc qu’il tue un malfaiteur, il n’est point homicide mais malicide. »
Après l’échec de la seconde croisade, qu’il prêche à Vézelay en 1147, Bernard de Clairvaux s'interroge : « Nous connaissons toutes ces choses. Croyons-nous pour cela les avoir pénétrées ? ».
Né en Bourgogne, Bernard entre à l'abbaye de Cîteaux en 1113.
Il a environ 25 ans lorsqu’il fonde, deux ans plus tard, l’abbaye de Clairvaux, à l’est de Troyes, près de Bar-sur-Aube.
Personnalité importante et écoutée, Bernard intervient dans les affaires publiques pour défendre les droits de l'Église, et conseille princes et papes.
Fille méritante de Cîteaux, l’abbaye de Clairvaux essaime elle-même dans tout l’Occident. À la mort de Bernard en 1153, elle est la mère de plus de 169 abbayes.
Bernard est canonisé en 1174. Il deviendra ensuite docteur de l’Église en 1830, par Pie VIII.