Ce document est exceptionnel :
- par sa forme et son impressionnante longueur : long de 22 mètres, le rouleau est constitué de 44 membranes de parchemin, soit 22 peaux de chèvres coupées en deux et cousues ensemble par des fils de lin. Chaque jonction entre deux parchemins est marquée de plusieurs signes d’authentification des notaires de la chancellerie royale, destinés à se prémunir contre toute falsification ou correction ultérieure.
- par son contenu historique : la rédaction de ce document intervient juste après la gigantesque opération d’arrestation des templiers du royaume décidée par Philippe le Bel, et conduite par Guillaume de Nogaret, le vendredi 13 octobre 1307. Six jours plus tard, les premiers templiers sont conduits devant les dominicains Guillaume de Paris (propre confesseur du roi et inquisiteur de la province de France), et Nicolas d’Ennezat. Ces derniers les interrogent sur les accusations de reniement du Christ, d’hérésie, de pratiques idolâtres et d’homosexualité. Conduits sous la torture, les interrogatoires durent jusqu’au 24 novembre. Les réponses de 138 templiers sont recueillies et compilées dans ce rouleau, dont celles du grand maître Jacques de Molay et de nombreux templiers champenois. Seuls quatre d’entre eux nièrent les faits qui leur étaient reprochés.
Pour que le document ne soit pas falsifié ni corrigé, les quatre notaires ont apposé leur seing à la jonction des 44 parchemins qui composent ce rouleau de 22 mètres.
Un monument de l’histoire templière prêté à titre exceptionnel par les Archives nationales.
Présenté pour la première fois aux Archives nationales dans l’exposition L’affaire des Templiers. Du procès au mythe (Paris, 2 mars-16 mai 2011). Restauré et numérisé à cette occasion, il est accessible sur le site Internet ARCHIM
Sa présentation à Troyes, en 2012, constitue sa première exposition en province.